Mademoiselle
Coucou à toi, emblématique volucre!
Séraphique, empyréen, flamboyant rossignol
Tu te poses près de ma clavicule
Et picore mon lobe d’oreille gauche
Puis tu défèques chaleureusement sur mon épaule
Aurions-nous oublié les jours heureux, petit oiseau,
Où, phœnix des sens et de la psyché,
Ton aile était faite de myocarde,
Ton vol de chaleur
Et tu portais le nom « amour »?
Survolant les cratères de mon quotidien
Enveloppé de scories, d’orgues volcaniques
Et je me triture sans fin la cervelle
Dans l’espoir de découvrir
Ce qui vivait à l’intérieur de mademoiselle
Au moment de dessiner de rougeoyants sourires
Sur ses poignets avec autre chose qu’un archet
De balafrer, charcuter mon esprit inconscient
Embastillé dans mon enveloppe charnière,
Mon esprit aimerait bien sortir prendre l’air
Et si un pacte vénal suffisait, il donnerait tout
Son petit change pour revenir en arrière,
Sauver les sourires, les joies et les rires
D’une jeune femme au nom spumescent, vaporeux
Son avenir est bien de ce côté-ci des multivers
La pomme d’or était-elle vermoulue?
Qu’importe, car Chronos veille sur elle
Et l’arbre archaïque n’aime pas qu’on se pende à ses scions
On m’a dit que mademoiselle avait rencontré
Un formidable amoureux et était partie vivre en Europe
Le rossignol peut enfin rajeunir, s’envoler,
Oublier les forêts de coraux qui coagulent
Au contact de la destinée
Avaler de l’oxygène pour douze,
Recommencer à incarner le désir de vivre