Épisode anodin de la vie de colocs (prise 2)

Les réflexions philosophiques d'un p'tit gars d'la ville qui se laisse séduire par le terroir pis la shit agraire:

P'tit idéalisse -Aye, c'pas pour m'vanter mais j'ai l'céleri mou à matin. J'l'ai mis dans d'l'eau pour faire jaillir des racines, mais ça pogne pas fort... Ça nage tu bin un céleri?

Son coloc fatigué les yeux dans graisse de phoque -Haaan?

-Ça nage-tu un céleri? C't'une blague!

-Ah. ah. ah...

-Non mais sans rire, tu penses-tu qu'ça va finir par donner des racines pis germer pis être heureux comme à la fin des films hollywoodiens, c'te légume-là? Parce que j'pourrais l'manger tu suite sinon...

-Bin j'el sais pas coloc, pis pour tout t'dire, j'm'en câlisse vraiment beaucoup!

-Oh, matin bourru...

-Tu me parles de céleri aquatique, comment tu veux qu'j'te prenne au sérieux?

-Ah ah! Bonne question! Alors écoute: ton esprit, peu importe c'qu'il dit, tu le prends au sérieux, oui non?

-Bin cé ma tête mec, c'est certain qu'j'y fais confiance!

-Tu devrais peut-être pas...

-Pourquoi?

-C'est quand la dernière fois que ta tête t'a dit de te laver? De t'aimer? De n'pas boire que du café?

-Mais chus en rush de session!

-Tu vois: t'es en rush de session. Et c'est ton cerveau qui t'as mis là!

-Bin là, faut bien...

-Alors respire un bon coup, sois zen comme un bambou, souple comme de la soupe...

-Qui t'as dit que c'était bon pour moi d'faire ça?

-Mon...

Dans de telles circonstances, comment se faire confiance? Chaque année, des gens cohabitent avec un parasite encore peu connu du système de santé allopathique, le cerveau. Donnez généreusement pour la recherche contre le cerveau, car un jour, qui sait, c'est peut-être vous qu'il viendra habiter!