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Le Phonème Bohème
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Le Phonème Bohème
7 janvier 2015

Si tu m'aimes, caresse-moi les Nippons

Cheminer innocemment, vraiment très le plus innocemment du monde en quête de sauce à sushi, de riz à sushi, d'algues à sushi, sans aucun souci, "hakuna matata", me tromper de porte de boutique, me tromper de toute, arriver au repaire de la vendeuse de tresses africaines (pleine de détresse, ah ah ah!), lui d'mander si du poil ça se mange, recevoir une réponse effrayante incluant un numéro de téléphone gribouillé sur un bout de papier et je sais plus quoi, sortir transi de peur et de frette!

Aller dans la boutique d'à côté, trouver les sushis (yééééééééééééééé!!!!), dépenser ma vie avec des arguments du genre "c'est d'la bouffe séchée, y va m'en rester dans trois mois!", savoir que je mens à l'univers mais que l'univers est avec moi (je'l gave de riz gluant, kesse tu veux qui réponde?! ;) ), faire mon petit cosmique en attendant le repas insidieux (merci dieu!) qui me fera très lentement engraisser jusqu'à plus faim, jusqu'à plus rien.

Repenser au Traité des cinq roues de m'sieur Musashi et aux notions de vide et de rythme au sens d'espace et de choix du rythme adapté à la situation tactique (icitte, bouffer la peau des fruits de mer). Roarrrrr!!! Sea lion power aidant, je ne pense qu'à dévorer de lourds seins (et de l'oursin) et me dis qu'j'ferais mieux d'arrêter d'manger autant trop vite, sauf... que le buffet à sushis qu'j'me suis garni/créé/fait breveter a les propriétés d'un vortex: un coup de lame donné trop fort et de plein fouet contre la lame de l'adversaire n'était pas une bonne idée et l'étincelle absorbe déjà mon âme dans un méandre d'où ne ressort qu'un corps bon à jeter aux chiens de faïence et aux auberges espagnoles.

Mon estomac ne fait pas dans l'épuré mais dans la purée, miasmes d'une vie d'avant à m'être gavé au mauvais karma, mourir d'avoir trop vécu un coeur révolutionnaire et nippon de surcroît, d'avoir été "Edoniste" jusqu'à devenir une Tokyo de chair grise à l'air vicié, au regard de néon et au corps de bitume violé par les camions, une heureuse escale de forfait tout inclus dans un pays au nom qui sonne good, qui goûte le dépaysement entre deux tranches de pain hamburger.

D'accord, depuis des mois, je couche avec l'hiver, je scarf-slap les bonhommes de neige dans face, je dévore les doucereux flocons parachutistes (on dit des mouches blanches d'où c'que j'viens!), je sodomise les bancs de neige jusqu'à l'engelure, mais là, jusse là, là, je suis un asiatique accompli, je suis humble, je marmonne des "Gomen", j'avale du riz, je suis zen asian style. Pratique du rough qi gong patati, faisant "zazen" patata, il ne me reste plus qu'à espérer me réincarner en quelque chose de moins grotesque, sur une île au soleil levant et à noyer mon égo dans l'eau forte.

Merci Musashi, mais de toute évidence, je ne serai jamais un bon samoureux et dans le meilleur des cas, ma nouvelle maman sera une mégère acariâtre et je serai un marchand de miso scrofuleux esquissant de timides sourires aux braves gens et griffonant des haïkus postmodernes durant des pauses non rémunérées tout en suçant la queue du temps qui passe. J'vas t'prendre un Spleen extra-sauce, extra-fromage avec un gratteux d'rêves, s'il-te-plaît.

#lamainamiyamotomusashidansmesshortsetsonsabredanslecoeurdevenirleventdanslamontagne

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