Chopinou Chopin?

Oh my! Le sentiment que ça me procure d'écouter Chopin debout dans l'autobus. Chaque virage me plonge davantage dans l'ambiance douloureuse et si touchante de Chopin qui désespère patriotiquement d'être atteint de la tuberculose et de na pas pouvoir aller à la guerre pour protéger son pays. J'me sens comme du pigment qui se balade à dos de peinture et à poil sur le canevas hiémal. Dehors, y a plein d'essaims de bagnoles, des mémés qui promènent leur épicerie, une jeune femme vêtue en rouge et d'la névasse pour les saints et pour les fous. J'aimerais réchauffer mes doigts dans ton vagin mais tu le gardes soigneusement loin de moi, c'est pas drôle!

Mes lèvres assassines se cristallisent autour du silence crapauté comme des ciseaux plantés dans les cheveux des enfants qui écoutent que l'crisse. Ma blonde se prend pour un sorcier fou, parce qu'à fait des pets avec son vagin, mais elle a pas inventé les espaces clos. Mes toasts exhibent leur torse couvert de poils comme un italien fier de la confiture sur ses mamelons. Le monde se réinvente à pas d'unijambiste avec deux yeux crevés bacon je vous prie, pis moué en attendant j'attends, des parties de mon anatomie se ratatinent, se mollusquent, s'enfoncent-coquillent, s'éternisent quelque part entre l'être et le paraître, ma colonne pus une miette de moelle, pis ma patience a pogné une lèpre farouche.

Le plus beau des bains tourbillons rempli de filles avec de gros seins pis une estime et une personnalité en planche à repasser a dans mon imaginaire des arrières-goûts de pâté de pigeon servi par mémé à sa nièce végétarienne pour la punir d'être charmante... J'ai pas inventé la violence conjuguale pis j'ai pas de brevet sur les coups durs, mais nous deux ensemble c'est comme deux équipes adverses de football dans le même bus : la musique classique peut attendre, chacun de nous a encore beaucoup trop de dents à son collier de gencives...

Pardonne-moué d'être l'éléphant fou dont les parents sont tombés sur la mire des braconniers, mais j'ai la mémoire longue comme les files d'attente du Black Friday un jeudi soir. Chopin ne vieillit pas, il aura éternellement trente-neuf ans et ses dents plantées dans le bois de son cercueil se clitorissent absolument des rabais sur le néant en plastique, parce qu'elles ne savent pas que la Pologne a retrouvé son indépendance. Mais un compositeur décomposé est peu de chose devant un malaxeur outrageusement abordable.