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Le Phonème Bohème
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Le Phonème Bohème
19 mars 2015

Le conte du lama, de la tentatrice et du yack!

Qui dit vieux contes, dit bonnes vieilles valeurs d'antan. C'est le cas de l'histoire que j'm'en vas vous conter! 

Il était une fois, un lama -tsé, un moine zen, là?- qui errait loin de son monastère pour demander la dîme, sa petite papatte posée sur un bâton, vêtu de haillons et les pieds chaussés de sandales usées. Il marchait d'un village à l'autre en récitant des sutras. Malheureusement, il s'était mis à pleuvoir alors qu'il s'était perdu en montagne. Le tonnerre déchirait si fort le ciel qu'il se faisait peur à lui-même. Le lama vit alors une demeure qui ne payait pas de mine et se mit en tête d'aller y demander le gît. Il se dépêcha d'atteindre l'entrée de la maisonnette, trébucha sur des cailloux, des choux et des hiboux et il s'effondra sur le socle de la maison. La landlady, une demoiselle aux yeux de braise avec des hanches de jument, effrayée par le bruit soudain d'une tête cognant contre sa porte, s'arma de tout son courage et d'une poilonne de fonte et alla ouvrir. Quand elle remarqua le pauvre bonze amoché par la vie qui gisait sur le sol, elle eut pitié de lui et le traîna à l'intérieur, par les pieds. "Le pauvre homme"! Quand il reprit conscience, il avait la caboche posée sur ses genoux. Elle tâtait son pouls. Elle lui demanda s'il n'avait pas soif. Il lui dit que si. 

-J'ai soif. 

-Ça tombe bien! Mon défunt mari, dieu ait son combo "corps et âme", était alcoolique. Il ne m'a laissé qu'un tonneau de bière, une poule et un veau. Vous prendrez bien un verre pour vous réchauffer?

À ces mots, le lama se releva in petto.

-Mais que dites-vous? Je suis moine madame! Je n'ai pas le droit de me vautrer dans les shooters à une piasse! Je respecte tous les préceptes du dharma!

-Le pauvre homme! Vous voudrez bien au moins dormir ici, pour vous protéger de la pluie...

"Bingo!", se dit le moine.

-...Il n'y a, manque de bol, qu'un lit, mais nous nous tasserons et puis, cela vous réchauffera un petit peu.

-Mais que dites-vous?! Vous n'êtes pas bien? Je ne peux dormir dans la couche d'une femme! J'ai fait mes voeux, je suis enregistré au monastère, on ne défroque pas les bonzes d'où je viens!

-Suis-je sottte...

-Un peu, quand même!

-Il y a le paillasson, mais Rita la poule y dort habituellement. Alors, je pourrais au moins vous offrir un bon petit repas.

-Ah, ça, ça ne serait pas de refus!

-Seulement, le problème, c'est que je n'ai pas de viande apprêtée pour vous repaître. Enfin, il y a toujours ce vieux yack qui broute dans le jardin... Il se nomme Normand. Je l'ai baptisé ainsi, en mémoire de mon mari décédé. Le problème, c'est que je n'ai pas la force d'achever une si grosse bête, vous voyez bien comme je suis fichue... Mais vous pourriez prendre cette hache, ce couteau ou ce lutrin, et...

-Ma pauvre, que dites-vous? Vous êtes complètement folle! Je suis un moine, je ne peux pas tuer cette bête! Ce serait péché!

-Bon, bon, monsieur le gentil moine me voit désolée de lui causer tant de mouron. Enfin, ma voisine, qui vit juste à côté, a un petit veau. Vous n'aurez qu'à aller voler ce veau et je tuerai moi-même la bête.

Le bonze ne mouilla pas sa culotte à ces mots, mettons!

-Vous vous inspirez vraiment du démon dans tout ce que vous dites! Mademoiselle, je suis un Religieux, je ne peux pas voler ce veau pour vous! Ce serait commettre un crime.

-Bon, je vois qu'on n'y met pas beaucoup de bonne foi. Alors voici le plan: vous irez voir la voisine, direz que vous souhaitez simplement promener son veau et je buterai l'animal.

-Non, mais t'es frappadingue?! Je ne peux pas mentir, je suis moine bouddhiste moi, madame! Et je ne peux vous aider à tuer. Ne me tente pas, c'est mal d'essayer!

-Hummm... Alors disons que je vais aller voler le veau moi-même, je le tue dans le jardin, à côté de Normand, puis je vous fais une omelette au veau. Qu'en dis-tu mon beau? Ça sera très bon!

-Mais non, crisse de folle! Mais non! Je ne peux te laisser commettre un vol et je ne peux manger de la viande, ce serait péché.

-Alors, prenez au moins un verre! Sinon, vous aurez le ventre vide et ce sera difficile de vous endormir en boule, sur le plancher.

Finalement, le bonze se laissa tenter... Prendre un verre de bière mon minou... La femme lui versa un deuxième verre, qu'il but toujours gai-gai, toujours gaiement. Et un troisième et ainsi de suite. Enfin, l'infâme femelle, ainsi était sa nature, put faire de lui tout ce qu'elle voulut. Le moine mentit, vola, tua, mangea d'la groooosse viande, brisa tous ses voeux et pour compléter le tout, elle l'invita dans sa couche pour faire la danse du bacon à deux étages. Ce qu'il fit, avec tout le lard gluant et le pompage de saucisse que ça impliquait. Et le pauvre moine zen se réincarna en pou aux cheveux roux.

La morale de cette histoire, c'est qu'il ne faut jamais faire confiance à une femme avant le mariage. Heureusement, le patriarcat a tout fait pour nous. Qu'est-ce que le monde serait si y avait pas eu trois mille ans d'oppression masculine? J'veux même pas l'imaginer! Et si la femme de cette histoire a de la chance, dans une autre vie, elle se réincarnera en homme. Pis le monde sera plein d'hommes. Jusse des hommes. On s'clônera au pire. Pis toute sera bien qui finira pour le mieux. Moué j'aime ça, les contes zen. C'est full pacifique pis toute, tsé? Vive l'égalité!

 

 

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