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Le Phonème Bohème
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Le Phonème Bohème
15 avril 2022

Alexandrin

-Alexandrin, t’es même pas game de sortir tes doigts de lutin de mon vagin!

-Mais y fait tellement frette icitte ma chérie, au contraire j’y enfoncerais mes mains et mes poignets parasites, je me fondrais en toi comme du tigre les crocs dans le cou de l’antilope jusqu’à disparaître très exactement complètement sous sa peau. Je deviendrais à l’ombre de tes soupirs les sourires et les chimères qui délirent. J’enfoncerais mes racines et d’ailleurs ma langue aussi dans la terre meuble de ton désir soupirant, on ferait éclore des merveilles, ensemble on sèmerait des enfants. Ils grandiraient entourés de deux hurluberlus écoutant de la musique expérimentale et faisant de la danse contemporaine en leur servant le déjeuner, pour plonger à gorge déployée dans l’instant présent et en sucer tout le précieux nectar. Très tôt, nos marmots deviendraient plus responsables que nous, contre-modèles trop joueurs, achèteraient une wolks orange et iraient planter des arbres dans l’Ouest canayien, pendant que toi et moi nous demanderions à peine pourquoi. Puis ils entreraient tôt ou tard en contact avec le réel de l’autre côté, se feraient pousser des ailes de papillons et des cœurs d’orchidées, danseraient avec leur premier amour, jouant du djembé, en sentant l’un de l’autre les ondes cérébrales savoureuses, et se métamorphoseraient en inséparables. Alors, il ne resterait plus d’espoir pour les usines et les bombes, les mâles alphas et les hécatombes, il y aurait des massifs fleuris sur des collines cuivrées par la crinière de l’astre solaire. Plus de doléances, mais des vers d’éther s’envolant pour labourer le ciel de leur joli minois, oxygéner les nuages et le bleu de l’azur de leur ouvrage patient. Alors, un jardinier cultivant les courants d’air déguisé en divinité païenne juste pour rigoler nous distribuerait des graines aux couleurs hallucinées et nous redescendrions tous sur terre avec un peu d’amour, de respect et les couleurs de l’arc-en-ciel dans le ventre. Voués à exécuter de formidables, de mirifiques, d’inoubliables calinourseries, on arroserait ce réel inestimable de nos meilleures intentions, nos gamins devenus grands sèmeraient à leur tour de puissants rejetons au cœur fabuleux, et ce serait bien. Mais un jour, Alexandrin se transmuterait en vieux et mourrait bientôt avec un sourire, tout heureux. Alors, sa flammille ferait un tour de deltaplane dans le ciel rose-orangé du couchant pour répandre ses cendres, et des oiseaux qui cui-cui pendant que d’autres frédéric, où es-tu frédéric frédéric? et qu’enfin certains couac couac, les accompagneraient pour un tour d’horizon quelque temps. Et toujours, bien sûr en sa formidable amoureuse devenue vieille aussi, l’empreinte de ses doigts qui n’auraient plus jamais froid.

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