Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Phonème Bohème
Le Phonème Bohème
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 2 972
Le Phonème Bohème
7 mai 2023

Ton ventre plein de moi

Le nirvana putréfie et corrode ma cervelle

La belle et la bête s’allaitent

Mutuellement, bouche bée

Les contraires satyres se lovent

Dans de noirs et blancs drapés

Cascades d’organes et de viscères

Il faut bien pénétrer les fleurs de chair

Franchir le voile organique

Pour rendre visite aux troglodytes

Qui boivent de la tisane aux nénuphars

Derrière le rideau aquatique

Le petit doigt en l’air

Mais mégapoles nécrophages

Et gratte-fiels infâmes

Programment nos destinées

Lorsque pondre des larves de joie

Derrière les yeux de l’autre

Est le dernier ange nucléaire

À nous bercer dans les tentacules de son aura

Des volucres ancêtres des pies kleptomanes

Dérobent l’âme et les reflets

Du mourant en transe

Viol féerique du bastion des sens

Je bois le vitriol de tes sourires

Jusqu’à la lie et c’est si bon

De se noyer dans la houle

Des pensées corrosives de bébés

Embourbés dans le spleen

De leur époque réjouissante

Alors que des milliers de bras d’enfants

Sortent du vortex qui boit

Tout des mangroves de l’aurore,

Des fauves vénéneux et incandescents

Comme des empires fongiques

Pourrissant l’écorce d’un vénérable hère

Ses bois étirent leurs doigts

Sur lesquels les lucioles se perchent

Admirant les sols pleureurs,

Les rivières de miasmes toxiques

Ruissellement souterrain des pensées

De l’envers de l’humanité

Il ne manque plus qu’une petite

Déflagration archangélique

À l’échelle planétaire et bientôt

Ce sera la paix inexorable

Même les minuscules crabes du cancer

Se feront la belle et laisseront

Les hécatombes en suspens

Tango des gouffres intangibles

Fission du jardin d’atomes

À l’ombre de ta chevelure de méduse

Rais chatoyants, éternels et amoureux

Entortillements capillaires

J’embrasse et je bois à la coupe

Le cœur effervescent des morts

J’exorcise les calories vides du réel

Et j’encule ma solitude qui gémit

Comme une petite conne délurée et frivole

Le vautour des soupirs d’outre-tombe

Aperçoit l’orchidée de son vol éclore

Et virevolte en apesanteur

Rejoint les anneaux de saturne

Pour saupoudrer l’inspiration sulfureuse

Qui pousse un cœur libre des lois

De la nature défigurée

À traîner le pantin désarticulé,

Le squelette colossal de nos exergues

Par le plexus solaire urbi et orbi

Caravansérail solitaire sur des chemins

Parsemés d’étoiles filantes

Faut-il cultiver, domestiquer jusqu’à

La sphaigne, les dédales enracinés de la sylve

Et la voûte des cathédrales arborescentes

Tressées de branchages celtiques

Pour être digne de se voir mourir?

Je vomis des litres de glutamate monosodique

Et suis le filon des essences sylvestres,

De la sève ambrée qui crépite

J’arrache mon auréole méphitique

La jette dans l’étang où la dame du lac

Pépie et fait des bulles en position fœtale

Et je deviens ermite à la chevelure hirsute

Je crée des décors magnétiques,

Des constellations électriques

Entre l’absence des êtres et moi

Des silences orgastiques se pressent

Et se blottissent tout contre mon oreille interne

J’arrache ce qui me servait de masque

Les rivages s’égrènent entre les doigts

De la houle sonore et les visages

Des nixes, des sylphes et des dryades

S’amalgament pour laisser transparaître

Les pétales artificiels d’une ataraxie contemporaine  

Tout se redevient et je me leste de ma peau

Mes os je les lance au gardien des enfers

Qui incinère le réel de ses crocs,

Générant de charmantes distorsions temporelles

J’entends le ruissellement des rires de l’épiderme

Alors que je sors une première fois de moi-même

Et pénètre l’écrin de la nuit

En quête des phéromones du grand œuvre

Des joyeux et ravissants neurones

De l’alchimiste qui ne sait pourquoi

Il vit de plus en plus vieux

Alors que les précieuses connaissances,

Les proches chéris et les passants

Clamsent comme des moucherons

Aurait-il inhalé incidemment

Les vaporeux effluves de l’élixir,

Siroté la panacée par inadvertance,

Gobé la pierre philosophale par mégarde?

Une nouvelle mélodie bat en son sein

Je place mes écouteurs sur mes oreilles

Et puis clos les paupières

Pour percevoir du langage des oiseaux

Toutes les gammes et m’enivre

Des promesses des arachnides saugrenus

Qui s’expriment ex cathedra dedans ma tête

J’empoigne mes synapses à deux rêves

Et plonge dans cette fissure chimérique

Où des aspioles lèchent mes glandes

Dans une tempête phallique,

Un cataclysme de gonades

Et renais, mi-astral et mi-sexuel

Néophyte éthéré ou avatar d’Épicure

Dans la gueule de la renarde

À l’épicentre de tes glaires

Le sismographe indique

Des acrobaties de la chair

D’une magnitude de neuf

Quelque chose de l’ordre

Des floraisons apocalyptiques

Fait onduler les fleurs

Et les anémones d’un mal

Absolument sublime

Le peuple de mes sens éructe

Hors des favelas

Je bois de l’absinthe

À la vulve de fées vertes

Narcisse se noie dans son propre reflet

Mortelle cyprine des êtres surnaturels

J’avance, corbeau de minuit,

À petits pas de baisers sur le lotus

De mademoiselle qui me montre le chemin

Ses gémissements sont mes guides spirituels

Et l’éclipse lunaire exacerbe mon intuition

Aux douze coups de langue de minuit,

Mes muqueuses se métamorphosent

En humbles serviteurs qui titillent

Les fissions atomiques de celle

Qui renaît, charnelle, des vaporeuses oraisons

Pas besoin de boire l’alcool où macère un orteil

Pour se réinventer dans la volupté

Elle m’étreint si fort qu’elle me propulse

De l’autre côté de la vie

Et je renais dans son ventre

Même les pigeons de dieu

Ne savent plus exactement

Comment louanger nos prouesses passionnées

De quelle manière féliciter

Les embrassades des pieuvres amoureuses?

Or pas besoin de commentateur sportif

Pour briller dans les entrailles de la nuit

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité