Aubades
Ils font tournoyer leurs langues-métropoles
Sept fois dans les vestiges de leur bouche
Contaminés par les ombres qui s’étendent
Ils régurgitent des étoiles filantes
Et versent des larmes de bazooka
Déchirant l’azur et ses horreurs boréales
Les divinités anciennes ont été oubliées
Et leurs cellules mutent en matière noire
Inorganique et terrible
Les hurlements furieux du silence
Sont des chiens fidèles envers leurs divins maîtres
Il n’y a rien de normal aux satellites surnaturels
Qui batifolent en orbite
Et tandis que la mort qui dort sous les prunelles
Du divin au regard vitreux croasse
Doucereuse comme une lune qui s’enfonce
Dans des océans cristallins de magma
La population des rêves humains
Est une constellation nimbée
De secrets et de magie
Impossible à décortiquer
Alors qu’elle prend ses huit pattes à son cou
Sur la grève qu’engloutissent les vagues
Le cataclysme sémantique approche
Il n’est plus besoin de comprendre
Quoi que ce soit, car ce sont les songes
Et l’espoir qui nous animent
Et font de nous des polichinelles
Qui s’arrachent le tiroir pour y découvrir
Des ambitions astrales qui se forment
Et se déforment et font exploser
Notre squelette végétal, reminéralisé
Revigoré, arrosé de la bruine des sourires
Des plus douces, belles et charmantes vestales
La vérité tentaculaire sort toujours
De la bouche des enfants
La peau du rêve appartient aux petiots
Plus qu’à quiconque, mais encore
Faut-il qu’ils sortent la tête du pays des ombres
Pour plonger dans les rais effervescents
Du matin qui se lève
Et trancher la tête aux hydres du quotidien
De leurs rires, leur babil luminescent
Et leur imagination chimérique
Là où certains clament que la vie
C’est toujours les mêmes requiem
Les gamins plongent le cœur
Dans des aubades incandescentes,
Coruscantes, métamorphiques
Exorcisant les vagues à l’âme
Des avatars miragineux, leur mélancolie