L’aile mystique du rêve brûle, radieuse et incandescente, alors qu’on se rapproche d’autrui
Symphonie de flocons
Habitant le tintement des clochers
Les passants exhalent des fantômes
Des engelures logent dans la chair
De ses phalanges alors qu’elle vend
Une à une ses allumettes
Pendant ce temps les chatons
De poussière ronronnent
Dans la maisonnette
D’une famille aisée
Un trou béant dans la poitrine
Vortex thoracique où s’engouffrent
Les miaulements du vent d’hiver
Mademoiselle pousse à l’envers
Racines vers le haut
Et la cime dans la tombe
Hurlements silencieux du harfang
Écorçant les oreilles des passants
Et toi qui se faufile à travers les mondes
As-tu dans la poitrine un joyau à offrir?
Déposeras-tu un baisemain enchanté
Sur les gerçures volcaniques
De celle qui agite un drapeau blanc
Face à la destinée aux dents de loup?
Offrir un câlin à un arbre
Pour prendre part à sa floraison
Faire fondre l’ambre
Instiller, restaurer un peu de mouvement
Plonger dans la réalité d’autrui
Pour redonner une âme à sa façon
De se représenter l’univers
Ouvrir les ailes de papillon qui poussent
Au bout des poignets pour que la paume
Des étoiles s’envole, aille butiner la main d’autrui
Juste une petite fois, faire fleurir
Sa cage thoracique
Anémone solaire se mouvant
Au gré des flots surréels
De l’instant présent
Et si chaque pigment
Servait à tisser un camouflage
Révélant plus et autrement,
Que cela permette le voyage
Vers la vérité de cet autre autour duquel
Gravitent les révélations qui tissent
Sa relation immersive au récit du vivant
Et que se partagent les petites épiphanies
Comme des lucioles l’âme en lanterne
Qui éclairent les sentiers sylvestres
Unissons les fragments de nos oraisons
Afin que naisse un biotope archétypal
Clément, laissant l’humain respirer,
Vivre le plus librement possible,
Et que commence une existence
Généreuse, significative, chaleureuse
À qui désire s’improviser cosmonaute
Sans scaphandre, avec courage,
Lui venant une certaine tendresse
Pour la façon d’osciller des ombres
Et l’art de s’oxygéner
Qu’a parachevé le psychisme
En accédant à la libre expression
D’un regard fascinant
À l’épicentre duquel incube le cosmos
La lune bleue sort son minois
Hors des pétales illusoires
Du premier printemps
Lotus et bouche décousue
Cette nouvelle manière de langage
Se réverbère sur les constructions
Architecturales, organiques
De l’essence des êtres vivants