Petit poème à la peau douce
Tu projettes du sens sur des mots
Et v’là que tu fais vivre un poème
Comme un phare en érection
Fait vrombir l’âme de la tempête
Parmi les flots des spectres ivres
De mélancolie phantasmatique
Se chatouillent les mamelons
Sous leurs draps trempés de désir
Pour raviver la gloire céleste
Ils hallucinent des lambeaux de beauté
Ouvre la bouche pendant qu’il pleut,
Voyageur perdu au cœur d’un mirage,
Nomade du désert dont la chair n’est que gerçure
L’azur se maquille de gros nuages noirs
Toi tu t’enfonces jusqu’aux neurones
Dans des allégories difficiles à cerner
Sur la plage tu déshabilles des crustacés
Décortiques les années mornes,
Pétale par pétale,
Jusqu’à-ce que l’anémone
Se retrouve complètement à poil
Tu vois filer un ange qui s’appelle
Liberté, révolution, anarchie
Plonge tes racines cérébrales une fois de plus
Dans l’eau glacée des océans
Et deviens compositeur, musicien, maestro
Des ombres végétales dans lesquelles
Coule la sève de ton inspiration,
Fais exploser le pantin,
Émancipe-toi des fils du destin
Déploie ton imagination,
Que les sentiments en gestation
Dans le ventre des chimères
Et des mirages te donnent des ailes
Aux plumes lourdes comme la lune
Lorsqu’assoupie elle rêve
Que tu te baignes dans son reflet
Certaines figures donnent la parole
À tes gestes et sans le savoir
Tu es plus que toi-même
Et racontes des récits
Qui cheminent à travers
L’espace et le temps