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Le Phonème Bohème
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Le Phonème Bohème
14 février 2015

Saint-Cul!

Tsé dans vie, y a des soirs comme le soir. Celui qui t'a vu naître, qui t'a donné plein de bonnes raisons d'avoir les lèvres charnues. Quand ton corps devient une machine de peau pis de jus. Tsé? Tu t'es jetée sur mon mamelon comme sur une bonne motivation à exister. Tu t'es dit:"c't'à moué toute c'que j'peux" pis t'as pris ce qui passait au vol, mon torse, mon cri étouffé, mes yeux qui brillent et mon désir, jalousement tu as pris tout ça et pire encore.

Tu as enfoncé dans ta gorge. Des parties de moi qui ont encore très envie de toi. Qui s'en rappelleront à la prochaine St-Valentin. Ta bouche a cessé de battre des lèvres pour se poser sur mon sexe. Téter le bout rubescent. Y mettre ce que tu peux trouver de salive. Tu as mis des choses dans ta bouche et tu en as bu d'autres qui t'ont mise en valeur. P'tit lambeau de pensée magique: "si je le boué toute, c'est sûr qu'il va m'aimer." C'est un peu l'inverse. Tu ne finiras jamais de le boire et je ne finirai jamais de t'aimer, p'tit chouette aux ch'veux flavescents! Tu pompes ma saucisse comme seule une petite végétarienne peut le faire. Il te faut des protides! Y a d'la viande autour de l'os, mettons. Pis quand j'te viens dedans, chus pas chiche sur le gras d'bacon. 

Tu me manges et je me crie, je me soupire, je me vide du désir d'enfoncer mes doigts dans ta tignasse hirsute de dudesse à rastas, je te caresse avec toute la douceur que j'aurai pu trouver dans le monde. Avec mes mains de pourri. Tu me traites de petite pute. Je me venge sur tes épaules, je les serre très fort. C'est légal c't'histoire-là? Tu n'arrêtes pas de continuer, avec ta bouche, tes lèvres, ton petit nez froid qui s'enfonce dans mon poil pubien, tes joues rouges, le son de déglutition, ta langue qui claque, ce vilain regard par en-dessous que tu m'envoies parfois pour me séduire jusqu'à l'aorte. Les femelles ont plus d'un tour dans leur bouche. Et toi ma semence. Tu as l'air de boire, puis tu recommences à monter et à descendre. Arrête pas d'gosser sur les pitons de l'ascenceur, chus pas encore venu, les autres ont juste à prendre l'escalier, moi je prends tes lèvres, ton visage, ton amour de ma queue, ta salive, ta sueur sur tes joues. Tu lèches le côté de bas en haut. Ta langue m'aide à m'oublier, à sortir de moi-même.

Mes hanches veulent improviser un staccato, toujours faire attention à ne pas te défoncer le gosier. Des fois j'ai peur. J'aurais le goût. On ne fait pas vomir la belle qui se nourrit. On la fait nous savourer, on retient ce qu'on peut avec l'imagination d'un fonctionnaire d'État, mais c'pas long que cette identité fantasmée prend le bord, on redevient soi, le jus - je ne dis pas liquide pré-séminal, j'insulte jamais la femme qui tète - qui sort de notre propre sexe. On se fait mal aux poumons à retenir une violente inspiration. Des fois... On repousse l'autre avant de venir, on se jette sur son corps nu, qu'on écrase dans le lit, le jus sort, les poils de madame en sont pleins. On se frotte dans sa vulve jusqu'à entrer dans son vagin et fondre là. On griffe ses joues, on mord sa bouche, on regarde avec une haine amoureuse. On serre tellement fort que l'autre a mal. Loin de l'éthique, genre. On se fait lacérer le dos, madame nous frappe le visage avec ce qui passait par là -un téléphone, un chat- on se plaint avec des dents dans le cou de la belle, on se vampirise à deux comme des pipistrelles. On se plante carnivorise à sève que veux-tu. On mouille mademoiselle, on frotte la peau, les seins, on lèche la joue et on vient dedans en espérant coller à ce qu'elle aime et remplir des recoins. Chasser la vaginite sauvage à coups de braguette magique... 

Écraser des pigeons en camion, fusion plume-asphalte, toi et moi, régression, plus d'identité propre. Les deux unicellulaires de service s'absorbent l'un et l'autre en amibes. Comme on veut être malsain, on se montre nos pires folies, nos faces de vieillissement, de goût de venir encore dans l'autre, de se faire venir dedans. On fait ce qu'on peut, des doigts retiennent un cul pendant que monsieur se repositionne. Des doigts, pendants que. Et qui ne laissent plus partir personne. On jouit un peu sur, un peu dans, on griffe des surfaces qui deviennent d'ambitieux débuts de cavités, de fissure de l'autre. Le sang coule à flots dans nos imaginaires reptiliens les plus abrutissants. Grrr! Des fois, on se devient d'la peau pis des os avec pus rien que des seins, une queue, une vulve pis la mort, plus rien n'arrête l'envie de fleurir en nectar, de s'agiter dans l'orchidée de peau. Nos coups de reins amnésiques ne savent plus compter que sur la moiteur de l'autre, la promesse tacite qu'on pourra y retourner encore, si on est gentil ou si on frappe assez fort. 

Et à la fin, pendant que mam'zelle reprend son souffle et qu'on remarque qu'on a le corps couvert de morsures et de griffures, on remercie la vie d'avoir rencontré une folle et on va se faire des crêpes en mettant du Wagner dans l'tapis. Pis si on meurt d'une crise de coeur, on l'aura bin mérité. Merci la vie!

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