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Le Phonème Bohème
Le Phonème Bohème
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Le Phonème Bohème
16 mai 2023

Putain de Cupidon

Des armées d’oignons

Marchaient vers ses larmes

C’était la journée où l’on conte fleurette

À la mort des êtres chers,

À la mer des chromosomes

Émerveillés d’avoir existé

Ses larmes cristallines et pures

Comme la lactation d’éternels glaciers

Perforaient jusqu’aux miasmes du spleen

Vaporeux, ambiant qui sévit à Londres

Et en l’apercevant larmoyer

Même les policiers cessaient

De tabasser des clodos, de coulisser

Dans les filles de joie

Pour se caresser en soliloquant

« La jolie bouche, les yeux charmants, les belles larmes! »

Mais l’élixir lacrymal appartenait

Dans le secret à un bel imbécile

Du nom de Don Juan

Qui avait trépassé deux ans plus tôt

Choppant l’herpès en trompant

Son amoureuse compagne

L’amour est bête à en crever

Et parfois, juste des fois,

On rêverait un destin chaleureux

Même aux sottes éprises

De mécréants célébrant

Exclusivement l’existence de leurs gonades

Et ces sanglots vous hantent,

Vous font moribond

Le jour comme les nuits blanches

À lui souhaiter de grands bonheurs,

Des joies inestimables

Cupidon est un enfoiré

Qui mitraille les cœurs

Avec des flèches nacrées de venin

Putain d’angelot de pacotille!

Et la belle jouera les mortes-vivantes

Encore quelques lunes

Jusqu’à rencontrer un nouvel éphèbe

Et callipyge et souriant et merveilleux

Du moins je le lui souhaite,

Les commissures de mes yeux

Criant « au martyr »

Car mes glandes lacrymales

Ont mis le cap sur des déserts antiques

Où le sabir des serpents

Ondule, électrique, fascinant

Et où l’amour brise le moule

De son sarcophage

Pour en faire émerger la chair

Et danser avec les atomes de l’absolu

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