Vestale
Imagine des doigts angoras,
Moustachus et miaulant
Pour le corsage de mademoiselle
Où se love une souris, certainement
Avec ou sans les griffes,
La langue chaude au moment de laper
La prunelle aiguisée et l’iris inondant
Les rêves de sa douce,
Une seule main féline et tendre
Et puis sa consœur taquine
Derrière ce réseau de dentelles
Cherchant des boutons de rose
À l’aveuglette, renâclant
Les aromes capiteux
Et toute la douceur de mademoiselle
Une menotte qui ronronne
Et la deuxième qui s’émeuvent
Pour un petit et charmant
Lopin de chair opaline
Quand on est à fleur de peau
On renvoie le reflet de mille rêves
Satinés rehaussés de l’or
Des éclats smaragdins
Et de la lueur du saphir
On tambourine sur l’épiderme
De ces songes émerveillés
Comme pour se rassurer
Quant à leur existence
Et l’on s’éjacule entre les lèvres
De soupirs abandonnés
En offrande aux esprits
Qui torturent le silence
De leurs propres gémissements
Comme il fait bon s’abandonner
En tandem aux forces vitales
De la nature et renaître
De petites morts grotesques
Et sentimentales
En parapente ou en deltaplane
S’émouvoir de tes tendres paysages
Et de la façon dont ton épiderme
Répond à la moindre de mes caresses
Comme si j’étais le prince des abysses
Et toi la suzeraine des délices
Érigeant des crêtes et des massifs
De plaisir, d’intimité
La litière terrestre elle-même
Est pourfendue, cisaillée
Par la fragrance du plaisir
De mademoiselle,
Fougueuse disciple de Vesta