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Le Phonème Bohème
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Le Phonème Bohème
16 mai 2023

Vestale

Imagine des doigts angoras,

Moustachus et miaulant

Pour le corsage de mademoiselle

Où se love une souris, certainement

Avec ou sans les griffes,

La langue chaude au moment de laper

La prunelle aiguisée et l’iris inondant

Les rêves de sa douce,

Une seule main féline et tendre

Et puis sa consœur taquine

Derrière ce réseau de dentelles 

Cherchant des boutons de rose

À l’aveuglette, renâclant

Les aromes capiteux

Et toute la douceur de mademoiselle

Une menotte qui ronronne

Et la deuxième qui s’émeuvent

Pour un petit et charmant

Lopin de chair opaline

Quand on est à fleur de peau

On renvoie le reflet de mille rêves

Satinés rehaussés de l’or

Des éclats smaragdins

Et de la lueur du saphir

On tambourine sur l’épiderme

De ces songes émerveillés

Comme pour se rassurer

Quant à leur existence

Et l’on s’éjacule entre les lèvres

De soupirs abandonnés

En offrande aux esprits

Qui torturent le silence

De leurs propres gémissements

Comme il fait bon s’abandonner

En tandem aux forces vitales

De la nature et renaître

De petites morts grotesques

Et sentimentales

En parapente ou en deltaplane

S’émouvoir de tes tendres paysages

Et de la façon dont ton épiderme

Répond à la moindre de mes caresses

Comme si j’étais le prince des abysses

Et toi la suzeraine des délices

Érigeant des crêtes et des massifs

De plaisir, d’intimité

La litière terrestre elle-même

Est pourfendue, cisaillée

Par la fragrance du plaisir

De mademoiselle,

Fougueuse disciple de Vesta

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