Sur le bout de la langue
Le corbeau ancien
Et charmant de ton regard
S’envole vers les étoiles
Tandis que nous batifolons
Couchés dans la sphaigne
À s’absorber dans le néant
De baisers passionnés
Sur l’épiderme dit fainéant
Par les jaloux qui n’ont pas
Des kilomètres de plaisir
À se mettre sous la langue
Je dépose la bouche là
Où ça fait le plus mal
Tu n’es plus que volcans
Et cataclysmes et fulgurance
Des nues courroucées
Ton bonheur charnel
Me foudroie sur place
Et je me répands en corps caverneux,
En caresses courageuses
Je ne suis plus qu’un aveugle
Baignant dans la lumière
De ton identité
Je suis porté par des lucioles
Inspirées par leurs cousins aspioles
Jusqu’à la septième strate astrale
Je prends tes seins en bouche
Comme si j’étais un vortex
Fou d’affection pour les deux
Lunes jumelles
Je sors les dents,
Me disloque la mâchoire
Et tournoie, toutes muqueuses dehors
Tout flammerole
Et comme tu n’en peux plus
Qu’on s’acharne ainsi sur ton sort
De ta bouche déboulent
Mille trésors; des mots doux
Des soupirs, des incantations salaces
Des mots durs, des hurlements
De joie transcendantale
Tu es tout un univers de plaisir
Et je suis si peu de chose
Devant le serpent de feu
De tes délires animistes,
L’atavisme tectonique
Du roulement de tes hanches
Quelques instants plus tôt
Je n’étais qu’une sangsue prisonnière
De l’interstice de tes cuisses
Et tu me métamorphoses
D’olibrius en colibri
En m’aspergeant
Des cascatelles
De ta cyprine
Élixir de jouvence
Pour l’âme
Incandescente
Qui ondoie
À la surface
Du monde flottant
De tes soupirs