Se délester du cuivre sur ses épaules
La fleur cannibale de tes sourires
M’absorbe très inexorablement
Tes lèvres nacrées du venin
Des mille et une nuits de plaisir
Que nous avons partagées
Papillonnent en silence
Je lis l’oubli dans cette fissure organique
Tu me regardes d’une prunelle maternelle
Et me métamorphoses en meilleur ami
Tu me dis qu’on peut changer
Même un jardin d’entrailles
En massif d’orchidées
Et c’est l’orage sous le désert magnétique
De ma peau qui hurle
Des pigments chromatiques
D’une température à faire rougir
Les paysages volcaniques
Hallucinés lors d’oraisons féeriques
Une série d’éclairs fulgurants
Troublent les rondes
De l’aiguille des heures, des minutes,
Des secondes et des poussières
La réalité clignote sur toutes
Les reliques du temps
Et dans le cœur de Kronos
L’instant présent se régurgite
Lors de festins où il pleut du riz
Sur les âmes des bouddhistes
Je m’enfonce dans l’essence même
De la bulléité, énigmatique scaphandrier
Épuisé par le poids de tout ce cuivre
Sur les épaules et frétille et gesticule
Comme un bouffon d’eau douce
Dans les abysses où brillent
Les poissons-lanternes de ton absence
Et des rires imaginés et de la grâce
Avec laquelle tu t’affaires et butines
D’une fleur de lotus à l’autre
La vérité est grotesque
Mais je te suis irremplaçable
En tant qu’ami et tu ne m’as pas oublié
Au moment de t’amouracher
De ton propre sexe, des femmes,
De leur élégance et de leur délicatesse
Petit colibri versicolore
Et toujours en mouvement
Mortel arachnide qui tisse
D’inoubliables constellations
Entre les amours et soi
Les ramifications de ton désir
Génèrent d’essentielles arborescences
Et tout ce qui semblait appartenir
Au règne de l’obsolescence programmée
Dont les relations, notamment
Revêt un caractère d’éternité
Alors vaincu je retombe dans les vestiges
De notre amitié et j’arrose
Les plantes et les fleurs
Que j’avais oubliées
Reflets lunaires éthérés
S’apprivoiser sur la pointe des pieds
Légère amertume printanière
Se réinventer à l’aube
D’un regard bienveillant et sincère