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Le Phonème Bohème
Le Phonème Bohème
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Le Phonème Bohème
6 août 2023

L’univers

Je ne te l’avais jamais dit?
Je vous vois, toi et ton cœur atomique
Composé de lucioles rocambolesques
Pastichant la constellation d’Andromède
Pour inspirer les amoureux clairvoyants
Les âmes esseulées et romantiques
Le poète mélancolique tremblotant
De froid, plume entre les serres
Griffonnant à la lueur d’une chandelle
Je vous vois et m’émerveille des allers, des retours
Entre toi et le songe qui t’a vue naître
Jeune comme l’éclosion archangélique
Des divins pétales énergétiques de Fukushima
Ou à peine quelques ans de plus
Et ce que je vois en toi, c’est ma petite fille
Courageuse, lumineuse, effervescente
Tu n’as que dix-sept ans, la moitié de mon âge,
Et je suis si fier de toi, de ta joie de vivre,
Ton père est d’ordinaire quelqu’un de triste
Et ta mère est le serpent de la Kundalini
Qui mue, sempiternellement,
Empruntant la logique cyclique d’Ouroboros
La légèreté et la sagesse de l’oiseau-serpent Quetzalcóatl
Je ne sais pas comment dire je t’aime,
Et ça expliquerait presque bien des choses,
Dont le départ de ta maman flamboyante,
Mais depuis ta naissance inestimable,
Je suis devenu jardinier, faisant pousser des fleurs
Évoquant ton élégance, ta douceur, ta délicatesse
Ta bienveillance surtout
Et je me suis toujours émerveillé
Alors que petite, tu en apprenais les noms
« Orchidées sauvages, roses, camélias, tulipes, violettes africaines »
Ces derniers temps, ton papa n’est plus très en santé
Il y voit moins clair alors que l’âme vacille de l’autre côté
Il a mené une existence plutôt brouillon, ne terminant rien
Mais parachevant ton éducation,
Prenant très au sérieux son rôle de papa,
Et toutes les cataractes du monde
Ne sauraient l’empêcher de te voir briller
Tu sautilles à petits pas d’aquarelle,
Laissant des nénuphars fleurir entre chacun de tes bonds
D’une calligraphie invisible et féerique, du bout des doigts,
Tu dessines le monde flottant, vaporeux, archipélagique
Qui surplombe l’univers d’ici-bas
Ses chimères sont les joyaux qui débordent des orbites
Des grands enfants qui avaient oublié
Comment s’émerveiller du réel
Brise leur épiderme de bitume
Des cascades de ton rire cristallin
Ou pars rejoindre l’esprit du voyage
Je te laisse en héritage deux choses,
Dont la première est évidente :
Tu es une personne merveilleuse!
La seconde est issue de la tradition
Des contes imbriqués l’un dans l’autre
Tu sais, comme les poupées gigognes?
Dans le salon que j’ai rénové lorsque tu étais toute petite
Parce que j’étais tombé à la renverse,
Laissant un trou dans le mur derrière ma chute
J’ai logé un sac de voyage qui a du vécu,
Offert par ma mère et dans lequel
Sont emmagasinés des bouquins
De Sartre, St-Exupéry, Proulx, Tesson,
Bouvier, Hamelin, Landry, j’en passe
Dans lesquels se trouvent des liasses de papier
Provenant de pays divers,
Car ta grand-mère avait l’âme voyageuse
Sur ces billets, mille et une métaphores
Offertes par des amis à l’époque où
L’on pouvait se payer un verre ou une baguette
Avec un savant poème inspiré
Gorge-toi de ces rimes vivantes
Et pars à la découverte
De l’envers du monde, là où l’horizon t’appelle
Lis, écris, danse, chante, apprends à te sentir
Chaque rencontre précieuse est un vaisseau lunaire
Qui te portera là où ton cœur rêve
Ciel émeraude, herbe cuivrée, océan vermillon
Projettent leur luminescente arborescence
Pour les sages et les fous qui aiment se nimber de surréel
Enfonce les tentacules de ton système nerveux
Dans la beauté infinie et te deviens,
Jeune dame dont la présence radieuse
Toujours m’émouvra
Perds-toi en voyage pour retrouver ton chemin
Orages magnétiques, tempêtes printanières
Dans la poitrine la providence toutes voiles dehors
Quelques sous en poche et l’univers sur ton visage
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