3e âge d’or de l’amour pour un troglodyte
Des pierres philosophales plein les reins,
Des cataractes remplissant ses jolis yeux bleus
La main qui tremble et le dos envoûté
Formant une arche dont il n’est pas enchanté
Merlin prend du vieux,
Mais l’amour ne sait pas compter
Sa barbe poivre et sel
Qui épiçait les récits épiques
S’avalanche de but en blanc
Et rappelle le cri de l’albatros
En atterrissant entre ses pieds
Mais même le vieux sagittaire
Se vente en son fort intérieur
De savoir toujours tirer son coup,
De bander l’arc jusqu’au bout
Merlin, même amoureux,
A des réflexes moyenâgeux
Il s’exprime en code morse
En clignant des paupières
Comme pour lui dire « je t’aime »
Est-ce la saison des amours?
À l’automne de sa vie,
La psyché du sorcier s’effeuille
L’amour lui fait perdre le nord
Voyant cela demoiselle Viviane
Sort ses plus jolies ailes, sa baguette magique
Et un sourire à faire fondre
Un aigle sur sa proie
L’enchanteur ne résiste pas bien longtemps,
L’amour métamorphose jusqu’au tigre affamé
En chaton qui vous mange dans la menotte
Il dévoile tous ses petits secrets à sa belle
Qui ensuite l’enferme dans une grotte
Où il se décompose à son propre rythme
Savourant son dernier souffle, grotesque,
Chapardeur d’instants de bonheur
Captif de ses propres corps caverneux
Le vieux rossignol chantonne des requiem
Quand il ne se querelle pas avec son ombre
Qui se moque et se trémousse
Comme un ver tandis qu’il pleure, qu’il pleure
Qu’il s’évapeur de tous les pores de son être corrodé
Par la solitude, par Thanatos