Enfonce tes pouces verts dans mes orbites
si tu cueilles mes violettes africaines,
si tu marches sur la queue de mes chats,
que tu casses mes albums de Brassens
ou vaporise ma pleine lune favorite
d’un missile bien mal placé
j’espère que tu as une assurance-vie en béton
car comme le temps les montagnes
je grignoterai tes mamelons
je serai le crotale dans tes bottes de cowboy
le cyanure, la sigue, le curare
dans ton gâteau de noces
je ne suis pas plus rancunier
qu’une bossanova jouée à coups de marteau
sur une ogive nucléaire
simplement tu es par nature
mon ennemi juré, une tare qui n’enjolive
pas même tritons, troglodytes, gigolos d’extrême droite
conformisme psychologique et intellectuel,
prêt-à-porter pour l’âme
je paierai des aliens pas regardants
avec de la chair de cosmonaute
infestée de vers pour qu’en échange
ils aillent pisser dru leurs fluides acides
sur ta tombe!
J’en ai marre que les bouches s’ouvrent
Toujours sur de vieilles idées
Ayant trop macéré
Je n’attendrai plus très longtemps
Avant de flusher mon pacifisme
Direction les tréfonds d’un trou noir
Je fustigerai du regard ceux qui font
De la peinture à numéro de tout bois,
Des comptines pour enfants
De l’Enfer de Dante,
Un couteau à beurre d’un katana
Se cultiver un tout petit peu
Ne fera pas tant de mal
Lire un bouquin par année déliera
Les langues et les synapses
De gens nés pour devenir merveilleux
Exorcisons les fils invisibles
Qui font de nous des marionnettes
Pensons, sentons différemment
Question de vivre un peu avant de pourrir
De gaver la végétation de nos atomes,
Notre eau, notre minéralité plus avant
Après, nous aurons tout le loisir
De nous pavaner le corps ceint de fleurs
L’âme dans les feuillages
Le hara colonisé par de radieuses racines
De la sève ambrée dedans nos os
Ne faisant qu’un avec la nature
Et c’est si doux, c’est si doux
De prêter son esprit aux cimes,
Son essence aux naissances de la sylve
Éclore, tous pétales dehors, tout sourire
Fleur de cristal enchâssée dans l’alcôve
Et surgissant, minois en premier,
De ces nuits blanches à trop penser