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Le Phonème Bohème
Le Phonème Bohème
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Le Phonème Bohème
15 octobre 2023

L'apocalypse grouille dans mon ventre

Cette mélodie est si belle

Arrache-moi les oreilles 

Je n’en peux plus de tant de douceur

Je vis des orgasmes tectoniques

Jusqu’au bout des phalanges

C’est le Gange et ses milliers de morts

Entre mes deux hémisphères cérébraux

Requiem, néons blafards, poulpe disco

Je souris et des tentacules

Sortent de ma bouche

Atmosphère nébuleuse de l’atman

Extase intergalactique

Et dansent les macchabées

Combustion spontanée

Des astres vomissant

Leur élixir flamboyant

Sur l’indifférence d’autrui

Mouvement ensorceleur

Du sang qui se coagule

Tornade de cristal

Sous l’égide de la peau

Cataclysme des atomes

Tempête énigmatique

De la chair qui s’étoile

Pour former la constellation de la Clef

Es-ce si mal de jouir

De la débauche des sens,

De pépier, oisillon carnivore

En quête d’une végétation effervescente ?

J’ai mal à ma langue des oiseaux

Je ne sais à qui transmettre

Mon amour de l’alchimie

Des corps et des fluides corporels

L’éther me rend fiévreux

Alors que je sacrifie l’or

De mon idéal à des têtes

Sans queue de violon

La nature est atomisée

Jusqu’à la racine

Tandis que d’aucuns se demandent

Si les chimères du réchauffement planétaire

Sont le mirage extatique sur lequel

Projeter du sens

L’apocalypse grouille dans mon ventre

Je me ferai bientôt avorter

Car quatre cavaliers des tares inhumaines

C’est comme pas assez

La voûte céleste

A un rire de xylophone chromatique

Et se fiche bien

De la moisson cadavérique

Tandis que des trombes d’eau bénite

Persistent, perforent, persiflent

Et ma chair étrangère au plaisir

Fond sur placenta,

Mes sphincters pulsent

Et projettent des fœtus

Dont l’expression

Ressemble trait pour trait

A mon air grave

Les sérieusites aiguës

Se réincarnent dans la viande

Je me métamorphose en bouffon

Et me noie dans mon scaphandre,

Mes larmes, mes méandres

Tandis qu’une poutine florale

S’entrouvre jusqu’aux aines

M’avale, et je dégage toute la puissance

De mes ondes cérébrales,

Mon énergie au diapason

Du vagogre cosmique

Qui dévore tout des pleurs d’autrui

Il aura fallu des milliers d’années

De patriarcat abrutissant

Pour savourer l’hécatombe

Lécher les pissenlits par la racine

Finir sur la paille, burning man

En proie à sa peur de mourir

Et sa propre rigidité

Et si les femmes-lucioles dansent

Autour de ma tombe,

Mon cœur ira nourrir

Les vagues végétales

Dans une paix absolue

Un silence sur mes plaies,

Le regard vitreux,

J’oublierais presque que j’ai existé

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