L'apocalypse grouille dans mon ventre
Cette mélodie est si belle
Arrache-moi les oreilles
Je n’en peux plus de tant de douceur
Je vis des orgasmes tectoniques
Jusqu’au bout des phalanges
C’est le Gange et ses milliers de morts
Entre mes deux hémisphères cérébraux
Requiem, néons blafards, poulpe disco
Je souris et des tentacules
Sortent de ma bouche
Atmosphère nébuleuse de l’atman
Extase intergalactique
Et dansent les macchabées
Combustion spontanée
Des astres vomissant
Leur élixir flamboyant
Sur l’indifférence d’autrui
Mouvement ensorceleur
Du sang qui se coagule
Tornade de cristal
Sous l’égide de la peau
Cataclysme des atomes
Tempête énigmatique
De la chair qui s’étoile
Pour former la constellation de la Clef
Es-ce si mal de jouir
De la débauche des sens,
De pépier, oisillon carnivore
En quête d’une végétation effervescente ?
J’ai mal à ma langue des oiseaux
Je ne sais à qui transmettre
Mon amour de l’alchimie
Des corps et des fluides corporels
L’éther me rend fiévreux
Alors que je sacrifie l’or
De mon idéal à des têtes
Sans queue de violon
La nature est atomisée
Jusqu’à la racine
Tandis que d’aucuns se demandent
Si les chimères du réchauffement planétaire
Sont le mirage extatique sur lequel
Projeter du sens
L’apocalypse grouille dans mon ventre
Je me ferai bientôt avorter
Car quatre cavaliers des tares inhumaines
C’est comme pas assez
La voûte céleste
A un rire de xylophone chromatique
Et se fiche bien
De la moisson cadavérique
Tandis que des trombes d’eau bénite
Persistent, perforent, persiflent
Et ma chair étrangère au plaisir
Fond sur placenta,
Mes sphincters pulsent
Et projettent des fœtus
Dont l’expression
Ressemble trait pour trait
A mon air grave
Les sérieusites aiguës
Se réincarnent dans la viande
Je me métamorphose en bouffon
Et me noie dans mon scaphandre,
Mes larmes, mes méandres
Tandis qu’une poutine florale
S’entrouvre jusqu’aux aines
M’avale, et je dégage toute la puissance
De mes ondes cérébrales,
Mon énergie au diapason
Du vagogre cosmique
Qui dévore tout des pleurs d’autrui
Il aura fallu des milliers d’années
De patriarcat abrutissant
Pour savourer l’hécatombe
Lécher les pissenlits par la racine
Finir sur la paille, burning man
En proie à sa peur de mourir
Et sa propre rigidité
Et si les femmes-lucioles dansent
Autour de ma tombe,
Mon cœur ira nourrir
Les vagues végétales
Dans une paix absolue
Un silence sur mes plaies,
Le regard vitreux,
J’oublierais presque que j’ai existé