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Le Phonème Bohème
Le Phonème Bohème
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Le Phonème Bohème
29 mars 2023

Désastre des astéroïdes plongeant dans son regard pour n’en plus jamais ressortir

Mélodieux météores

Qui déflorez les oreilles de l’espace-temps

Vous semez de bienheureux vortex

À chacun de vos soubresauts primesautiers

Dans l’infinitésimal, au-delà de la voûte céleste

Mais vos petites, vos grandes et sardanapalesques joies

Propulsent la sorgue tout en haut

De l’escalier en colimaçon de sa morgue

Elle fulmine, tonitrue, tempête

Puis se jette dans le lac obscur et sans fond

De ton regard à toi, à toi

Charmante demoiselle caféinophage,

Grignoteuse de biscuits sablés,

Écrivaine ou écrivassière

Griffonnant, scribouillant ou invoquant les muses,

Révoquant l’ennui sempiternel de sa flamboyante plume

Dans un café où je t’observerais bien

Davantage si je n’avais peur d’être intrusif

Il est peut-être déjà trop tard…

Écrire d’une main est ardu,

M’aura peut-être fait remarquer,

Je respire lourdement et pressens

L’ascension de l’alchimique semence qui culmine,

Croupit, fermente en moi depuis douze ans

Des aérolithes spumeux remontant le chemin sans retour

De moi, spasmodique et modeste

Ma flore caverneuse ne végétaillera plus bien longtemps

Pour peu j’éjaculerais une bruine

D’hallebardes organiques sur les gens

Serais-je devenu celui qui se souvient d’avoir toujours été

L’avatar de la lubricité sur terre?

Depuis quand, et pourquoi suis-je escorté

Par ces deux satyres en uniforme

Direction la bastille de mes cinq sens,

De ma pensée emmitouflée

Tout en haut de sa tour d’ivoire?

Et je m’éveille d’un songe aux paupières ouvertes

Je me demande un instant qui et où je suis

Et s'il est pire d'être pervers

Ou d'être le pantin d'un cliché onirique 

J’infuse dans la cervelle empyréenne

D’une divinité païenne folle de joie

Qui se trémousse en pensant à toi, à toi

Et est pourfendue de part en part

Par la fulgurante averse météorique

Qu’on annonçait sur les ondes de Météo Maya

À midi douze, 12/12/12

 

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