Peut-il être prodigieux qu’un poème survive à la relecture?
L'amour, c'est aussi Le petit prince, Les Moumines,
Vingt mille lieues sous les merveilles
Qui font crépiter de leurs généreuses racines
Le joyau terrestre de notre jeunesse
Chatoyer les ressources internes
Pour qu'elles flamboient vers la surface
De nos enfances exacerbées
Incinèrent, calcinent, carbonisent
La croûte de l'imaginaire
Et que puisse pousser le sens,
Fleurir le réel envisagé,
L'amour de la chose littéraire
Exorcise les strates cryptogamiques
Du quotidien poreux et vétusté
Où réside le spleen,
Architecte des représentations
Psychoaffectives postmodernes
Où subsistent les regrets éternels,
Le flétrissement intellectuel
L'amour des mots me disloque la mâchoire
Et des soupirs sémantiques de relâchement
Hantent l'ambiance du biotope,
Possèdent les fluides alchimiques
Qui circulent à travers le dialogue de la biocénose,
Des ombres des êtres chers ou anonymes
J'embrasse chaque mot comme si ma survie
Hautement contextuelle en dépendait
Mon regard lape l'eau cristalline
Des astres solaires à sa source
La constellation du loup hulule à la lune
Des journaux intimes qui font de son errance
Une existence multiple, toute en nuances,
Avec de la profondeur, du mouvement,
De la souplesse au plan du récit
De l'existence presque séraphique qu'il mène
Aux confins de l'empyrée